Mao, mon ami

On aurait pu encore longtemps
Prolonger ensemble notre histoire,
Mais voici qu’elle s’arrête sans
Que je n’y puisse rien, même y croire.

Mao… Se peut-il que tant d’amour
Décrasse le miroir de mon âme
Quand je pense à tes radieux jours
Qui aujourd’hui sont autant de lames !

Tu me manques mon chien, mon ami,
Je te cherche partout… La maison
Sans toi est province sans patrie,
Le jardin, vaste arène sans son.

Je te vois encore frétillant
De bons vifs sur le seuil de l'entrée,
Coller ta truffe sur mon tympan,
Tes pattes à mes épaules jetées.

J’ai lu si souvent dans ton regard,
Plus diserte qu’un vol d’hirondelles,
Une tendresse vue nulle part,
Sur tes yeux profonds couleur cannelle.

Je m’en veux tant de ces mini drames,
Sermons excessifs à tes ébats,
Tu ne méritais pas tous ces blâmes
Pour un peu fort tourmenter le chat.

Dans le pelage froid de ton cou,
Je me raconte tous les instants
De cette aventure qui fut Nous,
Dont j’effleure les mots transparents.

Et je pleure, sans pudeur ni honte,
Comme un enfant écorché, tout bas,
Qui réalise que dans les contes
Même les héros meurent parfois.




Ecrit par Fregat
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