La chaîne de la vie

Demain il y aura des matins de bonheur
du vent, des chants d'oiseaux, des cris et les rengaines
d'enfants de tous pays et de toute couleur
Mais nous n'entendrons pas leurs musiques lointaines
dans les abimes noirs des soleils sans chaleur
où le Temps nous entraîne.

Demain ils seront verts ces feuillages légers
qui bordent les étangs où les roseaux frissonnent
demain ils rougiront, on verra voltiger
en tourbillons serrés les feuilles de l'automne
qui vont vivre leur mort à l'humus des forêts
pour que les fleurs foisonnent.

Ils seront toujours là, l'aigle, le papillon
les oiseaux, les poissons des lacs et des fontaines
les animaux coureurs, panthère et lion
et tous les les habitants des forêts et des plaines
et leur vie sera mort et résurrection
comme une immense chaîne.

Elles battront encor aux rivages des mers
les houles d'alizé et les vagues hautaines
comme un coeur obstiné bat son rythme de chair
et les souples prairies des brunes laminaires
feront danser la mer comme aux écueils pervers
dansaient les cheveux des sirènes.

Oui, ils vivront demain, nous ne pourrons pourtant
les voir car nous mourrons pour que vive le monde ;
éphémères maillons du cycle du vivant
qui entrons dans la mort comme dans une ronde
sans cesse disparus, sans cesse renaissant
de matrice féconde.

A moins que par orgueil et vanité futile
et la quête insensée de l'immortalité
nous ne brisions un jour cette chaine fragile
qui relie la planète avec l'humanité
ramenant notre Terre à son aridité
de caillasse stérile.




Ecrit par Dago
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