Ta chanson est ainsi

Ta moisson qui s'en vient récolter mes blessures
Ton ardeur qui me prend, l'esprit ensommeillé
Ta folie qui me tient le cœur par sa voilure
Ton vent voluptueux qui aime à m'inventer...

Les ciseaux et la corde que tu fais miroiter
Les rayons extatiques fulminant à ta messe
Ton majeur qui relève ma raison à tes pieds
Avec un attirail d'inhumaines promesses...

Ta chanson est ainsi ! Battue de vie entière !
Ton plumage nacré, reflétant tous les arts
Fais plier mon orgueil, soufflant des mots sincères
À mon front enchanté à qui tu rends mémoire !

Je n'ai rien à t'offrir, sinon ce cœur qui bat !
Tu es l'arbre mystique et moi ton écureuil !
C'est ta mer capricieuse qui inspire mes lois
Quand je tète ton sein, antonyme du deuil !

Je me souviens des jours où tu ne fus pas là
Où mes joies abrogées cherchaient parmi les tombes
Des fleurs à déposer pour honorer l'effroi
Que la mort me laissait, une odeur d'hécatombe...

Lorsque ma voix vaincue, ma conscience brisée
Dérapaient dans le noir d'un gouffre anonyme
Sans éclair, sans courage, ne trouvant plus la clef
Menant à ton soleil flamboyant et intime...

Ta chanson est ainsi ! Une fois reconnue
Elle devient le saint Graal, une étoile, un prophète !
Un vœu chassant la haine, un vertige, une élue !
Le poisson, sans ton eau, n'est plus qu'un tas d’arêtes !

Je ne saurais plus vivre si tu repars encore
En quelques paradis où je ne peux te suivre
Puisque toi seule voit au-delà de nos sorts
Changeant l'espoir mortel en dieu prodigue et ivre !

Toi qui m'ouvres le temps, qui me balayes les yeux
D'un revers de cithare aux pourpoints de l'aurore
Me brûlant, en un geste, de ta langue de feu
Avec un petit rire transperçant les décors !

Quand nous filons ensemble en ces grands no man's lands
Il n'est plus qu'un éclat qui n'est pas de ce monde !
Et moi qui ne sais pas d'où viennent tes légendes
Je reste en aparté avec ma piètre sonde...

Ta chanson est ainsi ! Douloureuse et parfaite
Son torrent ineffable me siffle l'importance
De te couvrir d'amour, de sortir de ma tête
Une musique chaude pour confier aux errances

La douceur de ta main qui effleure nos joues !
Ton murmure secret fluidifiant les artères !
Tes prières en larmes, mais jamais à genoux 
Résonnant de ma gorge, quand je te laisse faire !

Quand je te laisse faire, quand je te laisse faire
Quand je te laisse faire, quand je te laisse faire
Avant que, d'un baiser, tu me laisses me taire...


Ode à la muse, la déesse, composée à une époque mystique de ma vie.

Ecrit par Tomdubor
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