Juste un moment de sérénité



.
Les branchages au feu noircis
témoignent d’un foyer éteint
de la nuit passée Le sable humide
trahit la trace des piétinement de ceux
qui sont venus se jeter dans la mer à minuit
.
La lune répand une fraîcheur de menthe
en disséminant des confettis
à son image sur les eaux
L’aube pâlit à peine le tranchant de l’horizon
où comme sur un rebord de fenêtre
s’éclaire une touffe verte et rose
.
Au lieu de penser aux buildings étincelants
des hommes au fond de la baie
au lieu d’imaginer les intrigues de cour
des politiques et des financiers
ou les atrocités de pays ravagés par
les guerres les haines les épidémies
.
Facilement désespéré j’apaise mon coeur
en songeant à la femme que j’aime
et m’emplissant les yeux de la vastité
incommensurablement bleu indigo
de cette mer dont l’écume – enneigée
par la lumière neuve – obsédante borde
d’un constant assaut le littoral de mon pays natal

.

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Publié dans Délassements, Poésie en vers et en prose, Sur le motif, survivance

Publié par : Xavier Bordes | 29 juin 2020
Comme un ballon d’enfant
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Comme un ballon d’enfant

.
Quand la vie vous coince
avec la perspective de la quitter
dans un délai qu’on peut imaginer –
la pespective d’un avenir
forcément plus bref que votre passé -,
.
le plus grand des bonheurs n’est-il pas
de respirer la fraîcheur d’un air purifié
par la lumière du soleil levant que filtre
un grand saule à la chevelure nonchalante ?
De droite à tire d’aile
trois tourterelles viennent se poser
sur l’herbe rase qu’elle arpentent
la tête hochant sans cesse
comme pour en approuver les senteurs
à chaque pas qu’elles font
.
Ou serait-ce que dans leur tête exiguë
dont le cerveau est à peine plus petit
que celui d’un poète elle mijotent les pieds
de quelques vers d’un poème à roucouler plus tard
lorsqu’un flirt fortuit se présentera ?
.
Puisque enfin cette respiration rythmée des corps
finalement traduit le souffrant
amour d’un monde qui nous fuit et détache
de nous l’une après l’autre mille invisibles
racines et radicelles dont était tressé
le terreau noir de notre inconscient,
en prévision de l’instant où dans un dernier
souffle ce qui nous animait se coupera de nous
et s’amenuisera en montant s’évanouir
dans l’azur ainsi qu’un ballon d’enfant




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