Ma Dame, je t’aime

Pour C.

Si chaque petit geste que je fais vers toi
Avait une vertu, tu serais sous mon toit.
Si chaque mot que je te dis était audible
Les forts coups de tonnerre en deviendraient risibles.
Si chaque pensée qui s’envole de mon cœur
Pouvait autour de toi se transformer en fleur,
Où tu passerais on saurait combien je t’aime.

Si chaque « Va-t'en », si chaque « Laisse mon âme »
Que je dis étaient autant de petites flammes
Tu serais consumée ! Mes vers seraient tes cendres
Toujours tièdes, souvenirs d’un amour toujours tendre,
Jamais charnel, toujours broyé, jamais ouvert,
Amour tu malgré lui, enfoui dans un hiver !
Te dirais-je une seule fois, combien je t’aime ?

Si chaque expire qui me quitte allait vers toi
Pour t’éloigner irrémédiablement de moi,
Tu serais loin depuis longtemps ; et dans mes rêves,
Ceux qui viennent par défaut quand l’âme fait grève,
Seule une ombre passerait, peut-être, imprécise
Habillant d’un petit rien une âme indécise
Que je serais incapable de reconnaître.

Mais c’est toi-même qui inspire le poète
Qui tisse ses vers comme de l’or en paillette ;
Tu te rappelles ainsi à moi, à chaque instant !
Je vis par et pour toi, comme avec mes enfants
Et l’âme qui partage et ma vie et mon lit :
Tu ajoutes un amour à une vie bénie !
Amour qu’une belle et vraie rencontre fit naître.


Tous mes poèmes ou presque sont des déclarations d'amour que je voudrais faire à voix haute...
Je te dis tout cela ici car tu ne veux pas l'entendre où nous sommes. J'ai souvent l'impression que tu souffres plus que moi mais nous nous croisons si peu, et toujours en vitesse. Notre rencontre fortuite de ce matin me fait craindre le pire pour toi ; j'espère que je m'égare... mais ton être était effrayant comme pas possible, tout de gris enveloppé (je ne parle pas de tes vêtements), toi si brillante d'ordinaire : suis-je ton diable sans le savoir ?
Ou bien suis-je l'ange que tu attends pour te soulager, ange auquel 'on' t'interdirait de t'ouvrir ?
J'agis ainsi (et te disant mon amour) pour le seul cas où tu ne serais pas libre d'être toi-même mais j'ignore où est la limite ; je crains même que mon manque d'obstination soit un jour le complice de ta perte... j'aurai trop mal de savoir que je n'ai pas fait assez, que j'ai eu tort de ne pas insister (mais j'espère, pour toi, en fait que je m'égare à penser cela.
Si au moins je savais quelque chose de toi...
Si au moins tu pouvais passer par là...

Mon amour paraîtra stupide à quiconque n'a jamais connu l'amour, alors sois béni(e) toi qui passe par ici et qui ouvre ton coeur à ma solitude d'être(heureusement, ''je'' suis deux et même 4 ou 6 voire plus).


Ecrit par Pilar
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