V. faits de nature, nature de faits

RAMIER

Je reconnais bien ton charisme
Parmi la petite gent ailée
Roulant ton chant houleux
Sur la berge matinale
Te dandinant sur les avenues
Des graines buissonnières
Mais prend bien garde
Chaque nouveau soir t’amène
Plus près toujours de l’automne
Et des matins orageux
Qui perforent les migrations

RAINETTE VERTE

Cette manière d’émeraude abacule
Errante d’un feuillage à l’autre
Que tu es au gré des ondées.
En mars, davantage qu’à l’apparence
Tu aspires au tapage nocturne
Enfoncé en coin
Dans les fissures du sommeil


HIRONDELLES ET MARTINETS

Du regard élevé du peuplier
On voit mieux tous les andains
De foin de ciel abattu
D’un clair mouvement de faucille
Toutes les chaumes de vents scindés
Tous les bois et les chemins
Qui loin en arrière peinent
A survivre dans vos sillages
Toute cette force à vaincre l’air
Pour une petite parcelle
D’étable ou d’avant-toit
Où, comme des couteaux pliés
Les vols puinés attentent
Que le départ s’annonce
Pour revenir demain




Ecrit par Hurlevent
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net