Impressionisme

Un noir jaunâtre, un jaune azur et un gris jaune
Parfument les champs d’exquises couleurs.
Les mousses ivoirées ébauchent un long cône
De lumière.
Et jettent sur les prés des débris de douceur.

Le zéphyr, de sa voix mielleuse fredonne
Une ariette atone emplie de mélancolie.
Dans les champs vigoureux où fleurit l’ancolie
On entend le sonnet qu’assaisonne l’automne.

L’amoureux violoniste entame son aubade
Levant ! Vas-y ! Darde un bleu rayon jusqu’à lui.
Chérie-le, qu’il finisse sa ballade.
Couvre-le chaudement de l’orange des buis.
Son archet a le son d’un oiseau qui palpite
La frénétique valse emporte son âme heureuse
Les feuilles en or brun s’enivrent d’anthracite.
Ephémère.
Le bosquet est sensible aux notes de sa berceuse.

Le papillon de feu jette son dard ardent
Que l’horizon embrasse en un doux camaïeu
La peinture s’emplit des nuances des cieux
La compagne et les eaux ont un teint verdissant.

Au bord du pinacle, sur un écran de fumée
C’est Eole qui chante à en perdre la voix.
Le vague parfum de l’embrun embaumé
S’exhale et se répand sur la cime des bois.

L’épis blond se redresse et reflète le couchant
Dont la main forte effleure et caresse les blés.
L’impassible aquilon fait tournoyer les champs
Au milieu du matin, dans une danse endiablée.




Ecrit par Hoho
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