Le tranchant des pierres

Sur le chemin, il n’y avait plus devant moi
Que le sable abrasé d’une voix,
Et mon corps hardi de roche en roche
S’élançait, sourd à l’écho des vagues
De souvenirs distants qu’il laissait enfin derrière.

Je ne souffrais plus. J’étais seulement fourbu
De la trajectoire rectiligne de tous ces jours
Passés à psalmodier sans relâche un nom,
A chaque heure, un peu plus loin et plus profond.
Mais au-delà de l’oubli, où m’étais-je perdu ?

Ternes, dans la nuit inexorable qui descendait,
Se brisaient les miroirs fossilisés du passé.
Sensation étrange d’une délivrance,
D’une terrible puisqu’inconnue liberté.
J’étais insensible désormais à toute douleur.

Je le serais donc aussi à la dureté des pierres.
Même au tranchant de la falaise sous mon pas,
Si par malheur il venait à défaillir.
Une étoile argentait l’abîme.
Sans une ombre d’inquiétude, j’avançais.


Sur le chemin, il n’y avait plus devant moi<br />
Que le sable abrasé d’une voix, <br />
Et mon corps hardi de roche en roche <br />
S’élançait, sourd à l’écho des vagues <br />
De souvenirs distants qu’il laissait enfin derrière. <br />
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Je ne souffrais plus. J’étais seulement fourbu <br />
De la trajectoire rectiligne de tous ces jours <br />
Passés à psalmodier sans relâche un nom, <br />
A chaque heure, un peu plus loin et plus profond. <br />
Mais au-delà de l’oubli, où m’étais-je perdu ? <br />
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Ternes, dans la nuit inexorable qui descendait, <br />
Se brisaient les miroirs fossilisés du passé. <br />
Sensation étrange d’une délivrance, <br />
D’une terrible puisqu’ inconnue liberté. <br />
J’étais insensible désormais à toute douleur. <br />
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Je le serais donc aussi à la dureté des pierres. <br />
Même au tranchant de la falaise sous mon pas,<br />
Si par malheur il venait à défaillir. <br />
Une étoile argentait l’abîme. <br />
Sans une ombre d’inquiétude, j’avançais.<br />


Ecrit par Fregat
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