Orphée 2015

Elle était Eurydice, et j’étais son Orphée.
Jusqu’aux rives du Styx ayant fait le chemin,
J’ai pu la retrouver, et j’ai saisi sa main,
Sans prononcer un mot, et sans me retourner.

Derrière nous le feu s’est mis à crépiter
Quand le diable furieux, précédé de ses chiens,
Et suivi de ses gueux (d’ignobles spadassins
En oripeaux de chair) s’est mis à nous pister.

Mais malgré le danger et la lourde menace,
Malgré les cris hideux qui nous glaçaient le sang,
Sans ralentir le pas, et sans me retourner,

Je guidai Eurydice, l’éloignant de la chasse.
Bientôt le jour parut, il sentait le printemps ;
Alors vers elle, enfin, je me suis retourné.


Les maladies psychiques peuvent briser bien des vies, et si, un temps, j’ai cru pouvoir libérer mon Eurydice, ce n’était qu’un mirage. Elle vit désormais de l’autre côté du Styx, dans cet enfer dont je fus impuissant à la sauver.<br />
Je dédie ce texte à tous les aidants, à tous les accompagnants confrontés à cette douleur.


Ecrit par Kriscar29
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