Brise insulaire

Je voudrais embarquer au steamer de demain
Parcourir la tempête, arriver à bon port,
Le cap droit sur cette île et la carte à la main,
Redoutant le Destin aussi peu que le Sort.

Je foulerai le sable ocre aux nuances d’or
Et palpant à mon gré l’arène des Balkan*,
Scruterai l’horizon quand la ligne s’endort,
Et prendrai pour demeure un robuste volcan,

Dans le soir clair qui tombe emportant le phénix
Je verrai la forêt se vider dans son ombre.
A l’encre de lumière, au reflet des onyx,
Les oiseaux chuteront dans une valse sombre.

Au foyer du volcan dans le dôme de lave,
Une sirène attend le chant fort de la muse,
Le poète ennuyé souffle un vers si suave
Que la belle pensive enivrée s’en amuse.

La sirène éveillée fait vibrer sa voix ivre
Qui bondit sur les murs augmentant l’unisson
Le piano débute et les autres de cuivre
Font ce parfait accord une mer de frisson.

Aux recoins de la grotte, un parfum de guimauve
Mélangé aux sueurs de mes prêles humides
Émanait des bougies dont la cire au ton mauve
S’étalait et coulait sur mes menthes acides.


*Balkans (License poétique, rime visuelle)

Ecrit par Hoho
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