Quand la classe accourt....

Les bois enveloppés d’une écharpe de brume
Abritent, dans leur sein, des faons silencieux
Courant après leur mère en leur marron costume
Pour glaner, par endroit, un brin délicieux
Fait de pousse bien tendre au goût d’un frais légume.

Le jour va se lever, donc s’éloigne la nuit
Quand l’aube vaporeuse en sa tendre lumière
Indique au promeneur que la faune s’enfuit
Tant son pas hésitant, d’allure irrégulière,
Arpente le layon en faisant trop de bruit.

J’observe de mon poste un étrange manège
Qui semble être un ballet d’un tout nouveau crédit
Et me dis qu’en ce lieu transcrit en bon collège
Je vais me régaler d’un spectacle inédit
Planqué dans ce ressui qui, de tout, me protège.

Par endroit, des points d’eau servant tous d’abreuvoir
Sont emplis par l’abat quand survient un orage.
J’y distingue à l’un d’eux, qui boit sans s’émouvoir,
Une bécasse en train de faire pâturage
Et de prendre plaisir en ce fécond lavoir.

Suivant son chien, de près, un chasseur mis en garde
Avance à pas feutrés, le fusil à la joue.
Il observe son chien d’origine bâtarde
Qui lui montre l’endroit où la belle s’ébroue.
Lors le chasseur s’éprend de l’oiseau qu’il regarde.

Trop ému pour tirer il fait soudain le bruit
Qui prévient la bécasse en féconde recherche.
Celle-ci prend la fuite et ne cherche plus fruit
Dans ce lieu giboyeux qui lui tendait la perche.
Je vois lors zigzaguer cet oiseau fort instruit.

Ainsi dans nos vieux bois tout n’est pas si morose
Qu’on veut bien le scander à tort et à travers.
Et si je ne vois pas toujours la vie en rose
Je sais chanter l’honneur en vous servant des vers
Qui donnent de la joie et non pas la cirrhose.




Ecrit par Tonindulot
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