Au déclin du jour

Le sol s’évanouit sous le domaine
D’un vaste ciel devenu translucide
Et d’un saignant voile carmin s’égrènent
Les heures exsangues du jour livide.

On deviendrait presque mystique quand
La lumière chavire dans la nuit
Au chevet du monde, en ce couchant
Qui semble d’un Dieu l’adroite magie.

Un présent fécond y donne la vie,
Dans le grand temple rougeoyant du soir,
A un futur tout neuf qu’il a blotti
Dans le lin de langes pourpres et noirs.

Ah, quand les grenats ont fui sa demeure
Et qu’il n’est plus qu’ébène en son contour,
On se voudrait bien demain à cette heure,
Pour voir renaître le déclin du jour!




Ecrit par Fregat
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