L’Ouïe des cieux

(Hommage à Joseph Mallord William Turner )



L'île en Corps, de laquelle on voyait des sommaires
avait perdu les eaux depuis longtemps déjà.
Les chars à voile, à vent, dans les jets coronaires,
étaient ces petits verts qu'on trace en laissant là,
dans l'indigo, des choix. Le peintre, en cheminée,
prenait le feu. Le ciel était sa terre et l'air
un artilleur d'ivresse. A l'horizon, mort-née,
la mer était laiteuse et la tempête impair.
Honteuse était la brume, orange et ravissante.
En croix, c'est à genoux que l'homme héliporté
crée. Sa plume est solide et son âme est pesante.
A petits cieux, l'essaim de Joseph, en été,
se souvenait du gras de l'infini qu'on blesse.
Il a dans sa cornée le doute et l'odorat
des félins de Bengale. On aimait la caresse
et le bleu citronné du soleil, son éclat,
quand l'île en Corps, toujours , s'offrait aux salissures,
aux assauts des couleurs, aux salaisons futures...



Le 05 mars 2017




Ecrit par Dynamot
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