Les invectives du titan

Il n'est d'autre malheur que d'être pris aux fers.
Tout est froid, tout est sombre au profond des enfers,
Il n'est pas de brasier purifiant les damnés,
Du sol avez-vous vu sortir des cheminées ?

Il fallut un Titan, transformé en voleur,
Pour en même métal fondre prime valeur,
Pour que soit allié le feu à la lumière,
Que dans les lendemains, le maintenant espère,

Sur la peau du destin, jusqu'à la déchirure,
S'agitent les humains, la noble moisissure,
Bien souvent trop tirant que se perde mémoire,
Qu'il faille resouder des bribes de l'Histoire.

Je suis l'ange déchu qui pilonne tes rêves !
Tu me hais, tu me tiens, et pourtant ne m'achèves ;
Je prouve que tu n'es qu'un faiseur de charogne,
Ne termines pourtant ton indigne besogne.

Et si en mon néant soudain tu me plongeais,
Après que même pain tous deux eussions mangé,
Je crierais mon refus de n'être que ta chose
Et tu conserverais de la pierre la pose.

Donnant l'esprit aux oubliés, je suis Titan
Ce Prométhée, par d'autres dénommé Satan.
Sans doute la raison faisant qu'encor j'existe,
C'est que tant que je vis, toi-même tu persistes.




Ecrit par Jim
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