Le piano de chêne


C’était un grand monarque enduit de bois verni,
Ses touches rayonnaient d’ivoires émaillés
De dièses striés, de bémols éraillés;
Ses cordes enrouillaient son ventre dégarni.

Puis il vint un jour noir cloîtrant ce breuil d’ébène
Dans une ville close où dormait à mi-voix
Un silence latent propice aux désarrois
Au bord d’une fosse, profondément urbaine.

Rythme, nuance et son entre eux ont enchanté;
Ce fut un grand prince où le beffroi argenté
De son cœur résonnait la muse mélomane.

De ce gland... ce chêne, que reste-t-il de lui?
Qu’est devenue son âme, immuable dos d’âne?
Las, il est prisonnier dans un désert de bruit.



Ce poème est dans un recueil; pour voir les détails, allez sur ce lien :
www.edilivre.com/catalog/product/view/id/861497/s/romances-sans-notes-27b41710c1/category/1566/#.WcLlsIWcHIU


Tous droits réservés © Claude Lachapelle / 2017




Ecrit par Claudel
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net