Langueurs


Il est en chaque paysage
Noyé de larmes réfléchies,
Comme les bribes du langage
D’un abandon, d’une agonie.

Son ciel gris tombe tristement
Délivrant à l’orée du soir,
D’un ton fatal et déchirant,
La rhapsodie d’un désespoir.

Semblant voir dans un miroir d’eau
Son tombeau comme en un vertige,
La terre mouillée de sanglots
Tressaille, grelotte et s’afflige.

De flèches d’eau aiguillonnée,
Même la grue battant des ailes
Dans le concert sourd de l’ondée
Prend conscience d’être mortelle.

Mon âme elle-même balance
Derrière un carreau embué,
Dans cette langueur que compense
Le premier feu de cheminée.

https://youtu.be/PjFoQxjgbrs





Ecrit par Fregat
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