Voleur d'âme

Voleur d’âme

Je ressens le souffle putride de la mort
Et son haleine nauséeuse sur mon corps
Ses griffes enserrent mes membres dans leur étau
Allongé sur une planche entre deux tréteaux.

Où suis-je ? Je ne peux pas reconnaître l’endroit
Un homme surgit et me paraît maladroit
Il dépose fébrilement tous ses outils
Les scrutant un par un, j’entends un cliquetis.

J’essaie de croiser le regard de mon bourreau
L’inconnu sort une lame d’un long fourreau
Je prends peur et je crie, en hurlant de terreur
Aucun son ne sort de ma bouche, c’est l’horreur !

J’attends le moment où il découpe ma chair
Taillant jusqu’à l’os, laissant mon corps en jachère
L’opérateur me parle, me dit à l’esprit
Qu’il veut que mon âme car elle n’a pas de prix.

S’approprier ce qui est soi, ce moi profond
A vouloir voler, dérober jusqu’aux tréfonds
Intimes, secrets de ma personnalité
N’être qu’un organe vide à perpétuité.

Voleur d’âme ! Trafiquant, vas-tu proposer
Ton larcin à Satan ? L’attribut nécrosé
Qui me sert d’enveloppe, vaut son pesant d’or
Au marché noir, pour les crocs d’un tyrannosaure !




Ecrit par Gonzague
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