Rhodanienne cavalcade

Le vent frais, le vent clair, le vent froid, le vent fou,
Qui descend, qui s'en vient, qui s'abat sur l'échine
Du vieux Rhône assagi, a saisi tout-à-coup
Dans les rues, sur les toits, la torpeur citadine.

Saturé de sa course, assoiffé de silence,
Il se hâte, il se cabre, il se brise, il surgit
Sur les quais effeuillés, sur le pont qui s'élance,
Et, partout à la fois, il se tord et mugit.

Le ciel pur, le ciel bas, le ciel bleu, le ciel gris,
Le soleil et la pluie, l'horizon, l'empyrée,
Tout lui fait un manteau, un ailleurs, un logis,
Tout s'enroule à son aile étirée, déchirée.

Il se cherche et se perd aux longs doigts de la rive,
Il est proche et lointain, il est force et regrets,
Il s'accroche à la cloche, à sa voix qu'il avive,
Le vent fou, le vent froid, le vent clair, le vent frais …








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Ecrit par Ombrefeuille
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