Conjoncture




Quelle angesse de la vengeance,
De l’aile adossée à la nue,
Fait pencher les cieux - quelle engeance -
Quand à son nez Mars éternue !

Ses dieux fiers font les hommes fous,
Qui fabriquent inversement
Des enfers sous leurs cieux, des trous
Où le démon forge un cément

A l’épée ouvrant chaque gorge
Dont tout démiurge est un peu fils ;
Ne serait-il temps qu’on abroge
Tous les tranchants de tous ces fils ?

Et qu’en veine d’autonomie
L’intelligence arrive enfin
A nier - croyance ennemie,
L’espérance en un grand feu vain !

Faudra-il qu’on se tue encore,
Qu’on éradique et qu’on dépeuple,
Pour qu’à jamais Zeus seul redore
Ce blason qu’un désert plat meuble !

Au carnage insane ancestral
Rajoutons d’être intransigeant :
Sous l’égide du signe astral,
Brûlons tout agnostique gent !

La religion masque une épeire ;
Et son dogme en est le filet,
Car la peur nous fait toujours pire
- La prière est d’un effroi laid -

Aurons-nous, vers la fin du monde,
Peut-être un sursaut de raison ?
J’entends la troisième qui gronde ;
La guerre est un fruit de saison !




Ecrit par Salus
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