Le bossu

Il la vit danser sur l’herbe humide du pré
Dans sa jolie robe bleue au col rond et blanc;
Il la désira de son corps nain et ballant
Malgré l’affliction de son psychisme égaré.
Elle arrêta ses pas; lui, fit le faux-semblant.

Dans son enfance infirme, il avait su que son
Gibbeux handicap lui causerait un tourment;
L’amour des femmes et le goût d’être un amant
N’ont pu le parfaire; l’afflux de déraison
Était devenu un lourd fardeau infamant.

Il aurait bien aimé la prendre sous son aile
Et s'envoler au ciel comme un aigle doré
En lui chantant cet air léger et altéré:
♫ Je t’aime mon amour ♫. Et soudain avec elle
Il se vit danser sur l’herbe humide du pré.


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Tous droits réservés © Claude Lachapelle / juin 2017


Ecrit par Claudel
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