Vision

Je m’éveille, je lévite
Je ne sens plus mon corps
Je m’élève, je monte haut, très haut
Au-dessus encore et encore
Là, des nuages blancs, gris et bleus
Des bulles de coton, des flocons de ouate
Cela m’enveloppe, c’est humide, mousseux
Où suis-je ? Où vais-je ? La troposphère !
J’ai froid, j’ai peur
Déjà, je vois la courbe de la terre…

Je monte encore, la stratosphère
La thermosphère est proche
Hors d’atteinte, je vois Vénus, Mercure
J’ai peur, j’ai la trouille
Où suis-je ? Où vais-je ?

Au loin, la lune me regarde
Avec un petit sourire de Monna Lisa
Elle m’envoûte, me charme, m’interpelle
Une tristesse dans son visage bien pâle
Une Joconde mélancolique… une saudade
De sa face cachée,
Je vois des ronds, des trous, des crevasses…

J’ai chaud, j’étouffe… le soleil m’éblouit
Est-ce les feux de l’enfer ?
Enfin., je m’éloigne… l’espace intersidéral
Un ciel cosmique étoilé
De milliard de petits points blancs
L’odyssée infinie, le silence…

Je me sens mieux, je flotte
Je quitte le système planétaire
Vers l’inconnu, un monde mystérieux
Devant moi, défilent Alpha de Centaure
Sirius, Véga, Polaris, la nébuleuse Oméga…

Je m’éloigne encore, je n’ai plus peur
Une bande floue blanchâtre se forme devant moi
Une sphère céleste, une galaxie… la Voie lactée
Ensuite, c’est Andromède, les Superamas
Le Grand Nuage de Magellan et soudain…

Un trou noir, un immense trou noir
Un monstre céleste qui m’attire
Est-ce la fin ? Le bout du bout
Le mur, les confins de l’Univers…

Mes yeux étoilés de frayeur s’ouvrent
Je suis dans mon hamac, un soir d’été
J’ai dormi à la belle étoile
Il fait chaud, il fait beau
Je suis heureux… je suis vivant !





Tous droits réservés © Claude Lachapelle / décembre 2020


Ecrit par Claudel
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