Moi-même, enterrée

Cette contrée intestine à jamais veuve d'espace
A ces monceaux rocheux contondants, ces strophes disséminées.
Nulle aspiration ne les avait astreints.
Elle se réfugie et se rebaptise
Désespérance.

Forme la ronde,
Inspire forêt,
Tâcheron
Du jour à paraître.

Ces terrains d'abandon ne sont que surgissements,
Stèles au nom de la pierre et sépulcres, sépultures.
Tout est démontré. Alors Nadir à s'en déboîter l'épaule,
Se tend vers son opposé : il est à un autre tercet.
Sa mer farde l'arcade sourcilière et deux orbites géantes
Adressent leurs oeillades aux globes oculaires extraits.
Sa plaine tuberculeuse tousse une morve malsaine.
Un bois d'acacia gestant d'intempéries muettes
Bâillonne son beau pays brun des hêtres jeunets
Et quelque part on revient avec plusieurs genêts.

Le reste ? Quel reste ?

Une meule brise les jointures. La moisson beige du Mistral
Assène les grêlons. Etranglées aux mûriers, elles se débattent.
Le plancher oral se rattache à la rareté de intervalle
Et le chat-huant miaule dans la gamme
Où jadis jubila cette vigueur abattue... vigueur ?
Derme siliceux, l'affluent rouge s'incinère entre ses pertuis
désertiques.
L'espoir est un abstrait brandon.


Hommage à CLAUDE VIGEE dont l'oeuvre m'inspire énormément. Dans "Mon heure sur la Terre poésies complètes, vers canaan."

Ecrit par Pampelune
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