Elle a



Elle a des yeux couleur de nuit
Des yeux qui coulent sous la pluie
Des bracelets à ses chevilles
Ses jupes ne sont que guenilles
Elle mendie devant les portes
Les temps sont durs !
Ce qu' elle rapporte, c'est peu
C'est si peu que les coups
Qui pleuvent sur ses épaules résignées
Lui semblent souvent mérités...

Par bonheur, le rêve est gratuit
En lui, elle se réfugie
Quand elle attend, sous la pluie froide.
Et le brasier de sa mémoire
Réchauffe ses membres glacés
Le souvenir vient l'enlacer :
Un oreiller offre ses plumes
Le trottoir se couvre d'agrumes
L'orange mûrit au soleil...
Mais bien dur sera le réveil !

Elle ne peut dire en français
Qu'elle a faim, qu'elle en a assez
D'être pour eux tous l'étrangère
D'être regardée comme un chien
De ne pouvoir tendre la main
Sinon pour quémander misère !

Et la dure loi de la rue
Ecrase tout ce qu'elle a cru
Trouver en ce pays d'asile
Où les gens crèvent dans les villes
Sous tous les yeux indifférents
Des chiens perdus et des passants !









Ecrit par Marcek
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