Exode

Les yeux barbelés, le ventre affamé,
Il rêve, il espère;
Harassé, fragile et précaire,
Ses souliers ont percé son âme
Pour avoir marché, peiné et chômé.

Comme une bête avide, une hyène…
L’émigré détale à perdre haleine.

Les mains clôturées, le corps indigent,
Il chute, il endure;
Couvert de honte, de blessure,
Il prie Allah ou Notre-Dame
Pour ne pas être oisif ni divergent.

Comme un agneau au duvet tondu…
L’étranger nu avance perdu.

Le cœur naufragé et la tête ailleurs,
Il chancelle, il sombre
Dans l'obscurité telle une ombre
Opaque enveloppant son drame
Humain sous l'œil patrimonial voyeur.

Comme un vieux serpent sifflant une ode…
Le migrant entame son exode.


Tous droits réservés © Claude Lachapelle / juillet 2017

Ecrit par Claudel
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