Paléolittérature



- Etude archaïque -


Faites, dieux inconnus, moi l’aumône d’un vers
Secouant les torpeurs où mon esprit s’évide,
Par le trou de mon front dont fuit l’étrange ride,
Qui fut plus qu’une phrase où vagit l’univers !

Je, désespérément, crève l’âme et le verbe
Pour en extraire enfin cette livre de chair
Qu’en lisant le - parfois - livre de quelque pair,
J’ai cru voir apparaître en acrostiche acerbe !



Des sphinx paissent au pré tant d’inquiétantes fleurs...
Mais la science règne à ce monde qui dure,
Le réel noir s’étale en une âpre torture ;
Pas un rêve n’échappe ! et je suis un des leurs…



Sous le couronnement de vérités infâmes,
Ton dogme, ô monarchie alerte du progrès,
Usera d’un patient polissoir tous nos grès
Jusqu’au désert cendré de ces anciennes flammes.

Mais ! Sylphe, esprit léger des mondes et des airs,
En parcourant l’azur de tes prisons recluses,
Depuis que l’homme en a refermé les écluses,
N’eus, pour en libérer les gangues à tes chairs,

Tu jamais espéré le tonnerre barbare
Et le retour maudit de cent dieux assassins
Faisant pleuvoir l’enfer en pans entiers d’essaims ;
Ces frelons vibrant bas d’un chant gourd de cithare… ?

C’était Troie, et brûlant, c’était Rome ! et pour toi
Fantôme elfique au sein de ces foules baroques,
C’est un jeu vieux d’échec où tu truques et roques
Par le fard et le fer fallacieux d’un faux roi.

De ses, la Stryge étrange aux fureurs vespérales,
Grandes ailes, occulte, antique aspiration,
Ma croyance et son culte avec, vaine passion,
L’étranglé de ces cris, en ridicules râles !…




Ecrit par Salus
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