Rémanence

Aux prémices, aux boscailles
Où flux sonne, où grive draine
Où rayons tombent de la voûte tabulaire
D’un rivage sommeil étain sombre

Le timbre d’ombre d’une voix
Des entre-temps d’étangs perdus
Le timbre s’ambre et bat l’amble
D’un pas empan le fleuve et l’aulne

A ce pollen poudré d’haleine
La foudre saxifrage mon regard
D’un éclat de pupille ancienne
D’une robe satin agile argile

Fille de filon, âge de source
Mes pieds affleurent les brindilles
Je fais danser les loups, les ours
Un timbre tremble sous la trempe

Mon oeil de jais d’eau bat si bas
A l’écho seuil du timbre là
« Quelqu’un à l’être vous ressemble
Souvenez-vous ma remembrance »

A la renouée du train d’ondes
Quel chant nomade fouette ma tresse ?
Rampe ophidienne où s’enchaîne
La traîne des ciels à l’indienne

Quel chant apostrophe ma peau
Qu’un iris d’eau aquarelle ?
Quelle arcade soucieuse frémit ?
Quel instinct retient son soupir ?

« Je vous connais mon obsidienne
Nuit obsédante, pierre me sidère
Tant vraisemblance vous ressemble
Je vous fendrai l’âme et les os»

Timbre me pourfend d’un réveil tombe
Quand le ciel draine ses rayons
La où fougère fronde la rocaille
Aux mailles d’ombre, timbre s’éteint...





Ecrit par Vespertilion
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