Ces presque riens

Il suffit d’un petit instant
Pour poser son regard au loin,
Sur le trait blanc d’un goéland
Que le crépuscule rejoint
Ou tout près pour humer la fleur
Qui s’épanouit au jardin,
Dans l’exquise et simple fraîcheur
Du réveil rose du matin.

Il suffit d’un petit instant
Pour remarquer la transparence
Si pure encore du torrent
Ou sur l’herbe mouillée la danse
De la toute dernière pluie :
En accueillant le chant des gouttes,
Le ciel ne semble plus si gris
A qui l’observe et qui l’écoute.

Il suffit d’un petit instant
Pour offrir un radieux sourire
A ceux qu’on croise en coup de vent,
Juste pour ce qu’on en retire
Sans rien exiger en retour,
De prodiguer autant que prendre,
Un mot léger, un trait d’humour,
Sur une épaule un geste tendre.

Comme ces vers sans importance,
Une veillée autour du feu,
Ainsi se posent en grand silence
Ces instants dans un cœur heureux…
Et quand y viennent quelques peines,
Mis en lumière et bout à bout,
Plus pure encore est leur haleine :
Ces presque riens deviennent tout.





Ecrit par Fregat
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