En cheminant




Le poète amoureux des merveilles de la Terre
Flâne extasié sur les sentiers de pierres
Qui épousent en lacets les monts du Lévezou,
Pépinières de parfums qu’avive le redoux

De langoureux nuages roulent dans le firmament
Mais la jonquille d’or supplée l’astre absent
Les merles radieux psalmodient sous les bois
Et le Viaur, plein de fougue, accompagne ses pas.

Un grondement soudain envahit la vallée
Répercuté sans fin par l’écho des rochers
Le rêveur pénétré d’une juste colère
Tente d’échapper au menaçant tonnerre

Un chemin creux lui offre sa protection herbue
Dans laquelle le passant se jette à corps perdu
Espérant échapper à la meute rugissante
Mais les sombres machines endiablées et hurlantes
Telles des walkyries enivrées de vitesse
Accélèrent à la vue du poète en détresse

Cédant aux voluptés de leur hégémonie
les insectes géants bondissent comme des harpies
Eclaboussant de fange et criblant de cailloux
L’innocent promeneur prisonnier de son trou

Et dans une explosion grosse de décibels
Les fulgurants engins d’odeur pestilentielle
Ecrasent sans pitié les insectes et les fleurs
Noyant d’âcre fumée le papillons en pleurs

Les oiseaux médusés ont perdu leur superbe
Et l’impuissant poète plein d’une sourde rage
Secoue ses oripeaux maculés par les gerbes
Le ciel indifférent contemple le carnage.




Ecrit par Cardaline
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net