Du miroir d'Iskandar

Les poètes anciens, amoureux de l'Histoire,
Embellirent souvent les dons de la mémoire,
Aux fins de compléter d'autres écrits savants.
Ainsi lit-on d'Hafez – ce poète étonnant,
Du miroir d'Iskandar, un autre point de vue
Que ceux de nos recueils. Si la vérité, nue,
Se cache en un vieux puits, dans sa main, le miroir
Envoie son beau reflet qu'il faut apercevoir
Assez pour attester qu'existe son mystère.
Le gigantesque phare éclaire, de la terre
Et guide, du lointain, le voyageur perdu
Par sa flamme en hauteur. Le sens est reconnu.
Et pourtant ce n'est pas ce que voit le poète.
Il ne veut discourir sur ce point de conquête
Et prétend qu'Alexandre a mis du fer au feu
Qui s'en purifia tant et tant que, sous ses yeux,
Le miroir en naquit... Que le ciel nous pardonne
Ici d'encor douter mais cela se raisonne
En fonction des secrets divins que notre esprit
Moderne doit nier devant cet alambic.
Le poète éclairé par le goût des mystères
Continue ce chemin – que dis-je, cette artère :
Le miroir véritable est un verre de vin,
C'est le cœur qui contient tout de l'amour divin,
Symbole du savoir et de la connaissance,
Dans lequel on voit tout de ce qui est l'essence.
On peut douter souvent, Hafez le savait bien
Mais il donna des clés. La suite nous advient.


2015
Verroteries - ©M.KISSINE – ISBN 9782919390311


Amicalement à vous, le 24 septembre 2017

Ecrit par Madykissine
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