Nature

Ce temple simple comme l’eau,
C’est le saint os d’une idée ample ;
Chaos ! Ton naos est l’exemple
Vivant d’un dieu sans nul fléau !

Ainsi, survivre est son seul ordre ;
Aucun coût à désobéir !
Si l’on en vient à le haïr,
Pas de foudre, et rien pour vous mordre !

Il est plus vaste, infiniment,
O pathétiques célicoles,
Que vous, minuscules lucioles,
Fluets falots du firmament !

Comme il n’est bon ni plus qu’injuste,
On n’en peut goutte incriminer !
A peine, on pourrait dessiner
Comme une tension vague et fruste :

Exister, en forme d’effort,
Perdurer, pour peupler le vide ;
La Matière ! Au Béant livide !
Vie, enfin, dans l’univers mort !

Toute entité te crée, absence !
Et toute ombre entend que des feux
Brûlent ! Miroir, peux-tu sans yeux
Voir réfléchir ce qu’on te lance ?

De tant de creux dans le Grand Rien
Glissant, il sourd d’étranges larmes,
Mais ce néant que tu désarmes
C’est ton protecteur tellurien !

Or tes feux infinis d’errance,
Yeux ouverts aux noirs absolus,
En minuscule, on les a lus,
En ce monde infime, où l’on pense !




Ecrit par Salus
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