Songe d’automne



Un bouillon mijote depuis la veille,
Une sorcière au sang-froid se réveille ;
Marmite à la main, elle file dans les rues
Offrant sa potion aux moribonds disparus ;
Chassons la racaille à coup d’ail et d’eau.
Ô !
Marmiton !
La cabale continue en faisant ripaille,
Tournoyant autour de moi où que j’aille ;
Tilidam, marmitaine, tilidam, marmiton.

De méchantes mégères chevauchant leurs balais
M’observent à la diable d’un œil aux aguets ;
En moi, la frayeur s’installe ; que je crève ou pâlisse ;
Vers moi, les balais viennent ; que je me lève ou périsse ;
Chassons les ribaudes, brûlons-leur les os.
Ô !
Marmiton !
Sortant de ma psychose pour échapper à ce délire,
Je cours à la sauvette évitant le pire ;
Tilidam, marmitaine, tilidam, marmiton.

Fuyant à toutes jambes où la peur me trouille,
J’arrive la tête la première dans un champ de citrouilles ;
Voyant un quidam qui s’approche lentement ;
Holà ! une ombre ! un fantôme ! un mort-vivant !
Fuyez ! feu follet… fuyez ! vilain nabot.
Ô !
Marmiton !
Par chance, je vois un criquet grésillant son cricri,
Me disant que tout ça n’était que songerie ;
Tilidam, marmitaine, tilidam, marmiton.


Tous droits réservés © Claude Lachapelle / octobre 2017

Ecrit par Claudel
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