Le vieux pont d'Avignon

On ne saurait rater sa longue silhouette,
Cette moitié tronquée et ces marques du temps.
Là, dans une Provence aux remparts consistants,
Tant de siècles enfuis rechantent à tue-tête.

Les papes d’autrefois, une cour peu discrète,
Reparlent des vieux jours, des conflits persistants,
D’un palais qui vécut sans Rome, à contretemps,
Avec des souvenirs que l’eau qui court reflète.

Si l’on y voit toujours l’éternel visiteur,
Son appareil photo, son œil admirateur
Qui revit le passé, le fleuve et sa coutume,

On regrette pourtant le corsage mignon
De l’ancienne danseuse à l’étonnant costume ;
Il ne fait plus danser le vieux pont d’Avignon.




















Ecrit par Lastours
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