Curée

Vous êtes trublions, ô charmants écoliers !
Ruez dans les brancards en gueulant « moi, jamais ! »
Le sarcasme vous règle et vous sert de sens, mais
Qu'importent désaccords tant que sont échos liés.

Comme en usine l'oeuf, vous êtes éduqués,
Normalisés, assimilés, tout neuf, bien beau, bien lisse
Mais pour quelle raison seriez vous reluqués
Par tous ceux attendant que le règne tarisse ?

Ce que sont devenus amour et penser libres,
En ces jours où publicité seulement vibre
Soucieuse d'écouler tous les stocks de ses tocs,
Soumet tous les dindons au plaisir des escrocs.

Sans nul électro-chocs, sans chimie ni ciseaux,
On a séché vos cœurs et vidé vos cerveaux,
Et s'il est défendu de manger du foie d'oie
De vous, on se régale à s'en sucer les doigts !

Vous êtes bon gibier si facile à gaver !
Zaroff ouvre sa chasse, avivant gourmandise
De tous ces fins gourmets qui vous feront baver,
Dans cette course où vous serez la friandise.




Ecrit par Jim
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