Compères aux champs des temps perdus

Je viens, les amis, de cette contrée lointaine
Où chaque enfant naissait d’un miracle divin
Où Mère était pour lui, une Fée et belle Reine
Et Père, un très sage, bienveillant Souverain !

C’était hier... l’hiver de ses blancs promontoires
Tombait du ciel la nuit, au feu d’une cheminée
Grand-mère racontait, merveilleux, ces histoires
Des princes vaillants, leurs courageuses épopées

Grand-père, fier disait, à toutes mes petites chutes :
- Regardez, sans armure, le chevalier sait faire !
Grand-mère le chambrait : - Attention, qu’il ne bute
Déjà sur ces villes bûches, où l’on trébuche trop fier …

On racontait l’histoire, de cette contrée lointaine
Où chaque enfant allait, un jour, devenir Roi
Et à son tour, trouver la Voie du cœur, la sienne
Son grand et beau royaume, à l’intérieur de Soi…


Où il fallait, bien sur, avant les sublimes choses
Apprendre en une journée le savoir d’un grand jour
Grandir la sagesse, boire la rosée des roses
Et doucement comprendre la douleur de l’Amour

Savoir vaincre les monstres, changer leur vil visage
Adoucir leurs peines, puis en faire des amis
Lorsque vaincu, redire, à son Vainqueur, bien sage
- C’est Votre jour de chance, demain sera à qui… ?

Le grand secret des dunes où le Soleil se couche
Où vivent les ancêtres, les mages et les dragons ?
Savoir, quant aux vampires, sortis la nuit, telle mouches
Les lancer vers la Lune d’une frappe de torchon !

Elle vit dans ma mémoire, cette contrée lointaine
Plus belle qu'une Atlantide, brûlant mes souvenirs
Où l’on savait sourire, discrets, de toutes nos peines
Faire rire même le cierge, qui nous croyait… mourir !


Sourire sous nos larmes, aux chants des anciens mages
Des sages, des aimables, des courageux vaincus
Car Dieu buvait à table et dans nos vives images
On était des compères, aux champs des temps perdus…



P.S.

Maintenant, vous le savez, et cette contrée lointaine
Un conte qu’on vous raconte, au feu du soir, parfois
Si on vous dira, trop sur, c’est de l’histoire ancienne
Que la science n’a trouvé aucune trace pérenne…

Croyez-moi, elle existe !... C’est mon royaume, à moi…





Jacques AADLOV-DEVERS




Ecrit par Attention
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