Bucéphable


Comme coins dans le ciel creux
J’enfonçai des mots affreux
Et pour mieux faire levier
Tirant, de mon destrier,
Sur un, plus planté que tous,
Sous le velours d’azur doux
J‘arrachai la toile enfin
Au décor de ce ciel vain ;

Derrière flambait le noir
D’une nuit sans nul espoir
Et mon ténébreux cheval
Renâclant devant le mal,
Ce trou dans l’air perforé,
Tapa du sabot ferré
Fissurant si fort le sol
Qu’il cassa - mais le bémol
C’est qu’aux enfers ressenti
Et jusques à Tahiti
Quelque énorme influx du choc
Ponctua ce coup de soc
Croc de l’age improvisé
D'un labour mal avisé.

Depuis, le céleste éther,
Chacun sait, d’un cathéter,
Est percé de part en part !
De père en fils, au hasard,
On transmet l’emplacement
Pour injecter ce qui tend
A nourrir l’espace franc,
Si sombre, d’un peu du blanc
Et du jaune de ces œufs
Pondus tout frais des arts neufs
Par ma cavale promus…
… Et moi-même (on est venus
Faire fable, chevalier
Sur sa monture, au hallier
Du poème si touffu

- S’il en est - on en a vu !)




Ecrit par Salus
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net