Du rêve à la réalité

Au cœur d’un val ensorcelant
D’une délicieuse fraîcheur
Serpente un ruisselet chantant
Son plaisir et sa bonne humeur

Dans la trouée ensoleillée
Par l’aubépine du printemps
On devine entre les halliers
Une roulotte de gitan

Poussons la porte en bois verni :
Un fourneau de cuivre étincelle
Au milieu d’une symphonie
De broderies et de dentelles

Le son envoûtant d’un violon
Se mêle à d’antiques ballades
Aux accents rudes et profonds
Mémoire des peuples nomades

Tandis qu’un léger vent coulis
Accompagne comme un refrain
Le soir qui tombe dans l’oubli
La nuit enveloppe les forains

Sous le reflet du croissant blême
A jaillit, le temps d’un éclair,
Une haquenée de Bohême
Corps blanc sous la clarté lunaire

Au petit jour, tel un fantôme
La caravane s’en est allée
Sur l’asphalte un vieux mobile home
Succède au rêve échevelé.




Ecrit par Cardaline
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