Africaine exclusive


Je l’avais oint d’huile d’amande
Et caressé jusqu’à plus soif,
En l’aimant !
Puis mes lèvres l’ont becqueté
Au point qu’il en oublie, aux livres,
Leur braiment !
N’étais-je pas plus son amante,
Et son amour, sous mon tcharchaf !
Que ces lettres ?
Tant d’écrit m’avait débecté !
- Comment fait-on, que tu te livres
A mes aîtres ?


Chez moi, c’est la douceur humide ;
Ta littérature, c’est sec !
Vois-moi mieux !
Je vaux plus qu’une Muse, enfin !
Je suis en chair ! - pas éthérée !
Par les cieux !
Vois ! je suis ta noire numide,
Souple, espiègle, un plus ultra nec,
Ta naïade !
La plus belle - et d’un esprit fin -
Des jeunes filles d’Érythrée
- Danaïde !


Je n’aime ta bibliothèque
Que pour quelques Kamasutras !
- Ni tes vers,
Dont l’or furieux me rend jalouse !
Ni tant d’ouvrages trop sérieux ;
L’univers
De tes romans – du russe au tchèque-
Ne me sont de très sains substrats,
Pour moi, plante,
Qui ne croît que, comme la mousse,
A l’ombre, au frais de ces rios,
Où je chante..




Ecrit par Salus
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