Sublimation

L'âme dans le vague et l'incertain
Brouillard de l'esprit qui sommeille
Grand silence de l'usine à quatrains
Le poète vide une autre bouteille

Qu'il est profond son désespoir
De n'entrevoir au loin ,a l'horizon
Rien que du vide,rien que du noir
Pas l'ombre d'une menue chanson

Il s'est approché du bord du lac
Ou se reflète pourtant la lune
La nuit est claire, doux le ressac
Le zéphyr remue l'arbre à prunes

Même l'absinthe qui tant l'inspire
Ni le foyer de sa pipe a opium
N'ont donné une rime à sa lyre
Qui payera ses verres de rhum

Le poète est maudit,il le jurerait
L'enfer devant lui ,page blanche
Pour son salut ,pas une planche
Point là de grain, rien que l 'ivraie

Les fesses d'une jolie lavandière
Bondissantes au rythme du battoir
Éveillèrent en lui le désir de plaire
Et de lui ecrire un ode à l'espoir

Elle ne savait pas lire et lui préférât
Le palfrenier qui tenait du cheval
Et lui fit penser qu'il était Perceval
Du laudanum ,le poète se consola

La muse est dans le désir de séduire
L'a dit ainsi le professeur de Vienne
La sublimation, et quoi qu'il advienne
Mettra en vers le besoin de plaisir

Cette petite fable le montre à loisir




Ecrit par Zeev stern
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