La dernière année

C’était une année sans printemps,
Sans chant d’oiseaux,
Sans voir le ciel,
Sans même un bruit,
Pour nous rappeler quand,
Où, mais surtout qui nous sommes.

Des hommes errants, sans fin, flottants à peine sur la rivière du temps,
buvant la tasse de temps en temps.

Plus d’oiseaux, de soleil, de pluie ni de vent.
Plus d’amour, des barrières, du bruit et du vent.

Et à mesure que les mesures passent,
On acquiesce tels des chiens sourds, muets et aveugles,
Qui sourient bêtement et parfois font « le beau » en tirant la langue.

C’est une année sans automne,
Sans feuille qui tombe,
Sans ciel orange,
Sans horizon.

Sommes-nous seulement des hommes,
Sans printemps, sans automne,
Sans amour, sans joie ?

En ces temps troublés, enfin si le temps est encore à portée,
Il y a les hommes qui pleurent et ceux qui oublient,
Lentement la vie sans barrière,
Sans maître aboyant,
Et sans chien de fourrière.

Et le maître aboyant, certain et fier,
Nous promet des balades mais nous laisse pisser par terre.



-Pandémie-

Ecrit par Mona
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