Au bout du gouffre

Un homme est là,
Au milieu de la foule,
L'air fou, l'air las,
Sur qui tous se défoule,
Les doigts crispés,
Personne ne le touche,
Et sans respect,
Il est mit sur la touche,
Le regard loin,
Tendu vers l'horizon,
Qui n'en est point,
Au fond c'est du béton,
Quel est son rêve,
Celui qu'il s'est construit,
Quelle est sa gréve,
Là, au milieu d’autrui,
Peut-être que,
Il ferait tout sauter
Et que s'il pleut,
On le verrait pleurer,
Les femmes passent,
Mais rien a d'intérêt,
Où est sa place,
Son ange a déserté,
Rien dans sa tête,
Rien aussi dans son corps,
L'air un peu bête,
Il croit aimer encore,
Le feu consume,
Comme un dernier bois sec,
L'amour posthume,
Voulant brûler avec,
Pas de prière,
Et même pas un vœu,
Pas une bière,
Et pas un joint de beuh,
Ce qu'il attend,
C'est mourir de la foudre,
Ce qui l'attend,
Il ne veut s'y résoudre,
La solitude,
Un manque généreux,
La multitude,
D'un vide dans ses yeux,
Homme sans cœur,
Il est ce pléonasme,
Il n'a plus peur,
Et plus qu'un seul orgasme,
Mélancolie,
Jouissance de son âme,
Le pouls réduit,
Au rythme de son calme,
Il est statique,
Là où les gens pressés,
En statistique,
Viennent décompressés,
Attendre quoi ?
Juste un élan de vie,
Pour l'homme il croit,
Que Dieu les a maudits,
Il n'est en somme,
Qu'un soldat que l'on tue,
Il n'est personne,
Un rien, une statue.




Ecrit par Maiko
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