L'attentat
Glissant sur le canal comme en un corridor
D’écluse en écluse le bateau s’achemine
La senteur de la mer sur le pont flotte encore
L’odeur de la Garonne au ponant se devine
Le jour qui décline amène la péniche
Sur un vaste bassin aux bords peuplés d’oiseaux
Près d’une anse abritée où le bateau se niche
Un grand calvaire étend ses bras pieux sur les eaux
Ô calme bienfaisant, rivages assoupis
Après ce tourbillon de cordes et d’échelles
De cataractes d’eau, quel savoureux répit
Succède à cette étape aux multiples rituels
Le soir s’est magnifié pour cette douce escale
Le pont étincelant réfléchit l’alentour
Les riantes prairies d’une terre amicale
Sont gage de repos pour notre humble parcours
Un silence ouaté enveloppe l’étang
Castelnaudary dort ; quelqu’ oiseau matinal
Seul décelant l’aube, ose un chant hésitant
Quant soudain retentit, fracas phénoménal
Un bruit assourdissant qui secoue le bateau
L’angoisse a remplacé les rêves émaillés
Un geyser noir de boue liquide et de métaux
S’élève étrangement de la cale noyée
Déchirant l’air serein la fusée de détresse
Ajoute son angoisse à l’effroi de la nuit
Le Niagara* blessé au fond de l’eau s’affaisse
Tandis que surnage, en modèle réduit …..
La très provocante centrale nucléaire
*Bateau itinérant affrété par EDF pour l’instruction scolaire
Ecrit par Cardaline
Tous droits réservés ©
Lespoetes.net