Prélude à l'après-midi des amants



Ils sont seuls sur la route où s’étire l’été,
Ils vont, main dans la main, sous la lumière étale,
Le silence à leurs pas se balance, arrêté,
Leur souffle se dissout dans la poussière égale.

Il y a soudain, là, sous la vaste brûlure
De l’azur immobile, un chemin à l’écart ;
Ils le prennent, guidés par un secret murmure,
Ils le suivent, portés par un même regard.

L’herbe est sèche, et leur marche crisse en un frisson
Qui les mène à l’orée d’une forêt paisible
Où l’heure est suspendue, où même la saison
Dompte un peu les assauts de son cours inflexible.

Ici rien ne se hâte, ici le temps s’écoule
Parmi l’éternité, sous le chant des oiseaux,
Ici tout passe et reste, et tout lentement roule,
Feuilles, glands, troncs et fleurs, gouffres, rochers, ruisseaux …

Aux galets du torrent la fraîcheur a saisi
Leurs pieds qu’ils plongent nus dans la fougue de l’onde,
A la rive effleurée leur attente a frémi,
Au tréfonds de leurs corps, en leur âme profonde.

Une commune ardeur sous les branches les pousse,
Et maintenant cachés sous ce fourré ombreux,
Abandonnés, enfin, sur ce tapis de mousse,
Ils goûtent cet instant qui n’appartient qu’à eux …









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Ecrit par Ombrefeuille
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