Trèbes, 23 mars 2018

C'est par un matin ordinaire
Qu'un islamiste solitaire,
Vociférant le nom d'Allah,
Jaillit du néant, surgit là,
Tire au hasard, fou, diabolique,
Et tue à bout portant, cynique,
D'un geste qui ne tremble pas,
D'un rire qui ne faiblit pas.

Il reste une femme captive
A libérer, quoi qu'il arrive !
Un gendarme s'est avancé :
Il se dit prêt, sans hésiter,
A remplacer cette inconnue.
L'heure est grave, figée, tendue,
Quand il franchit résolument
Le seuil glaçant du bâtiment.

C'est le huis-clos, le face-à-face,
Où le fanatique, tenace,
Revendique et devient pressant,
Nerveux, agressif, menaçant ...
Ses mots sont un flot détestable,
Son silence est irrespirable ...
- Des coups de feu ont retenti,
L'assaut est donné ... C'est fini.

Sur une civière on emmène
Le gendarme qui vit à peine ...
A l'hôpital, toute la nuit,
Le souffle lui manque et le fuit ...
La mort déjà est en maraude,
Son ombre insaisissable rôde ...
C'est à l'approche du matin
Que celui qui luttait s'éteint ...

Il s'est offert en sacrifice
Pour que jamais ne s'établisse
Le califat de la terreur ;
Il est tombé au champ d'honneur.



A la mémoire du colonel Arnaud Beltrame et en son honneur.<br />
Respect et admiration devant son courage héroïque : pour sauver une vie, il a accepté de mourir.<br />
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Ecrit par Ombrefeuille
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