Rimes serpentines pour un « animal » fabuleux

« L’autre Licorne » - deux poèmes pour le prix d’un

1) Le départ

Elle venait fourrer dans notre cour sa corne,
L’insoumise Licorne étripait des sabots
Nos pensées et nos mots, ne ménageant personne.
Las plus rien ne résonne et c’est morne à pleurer.

Exit l’humour grinçant et l’esprit chamailleur.
L’archiviste moqueur soulignait les bavures
De quelques pointures de l’éminent forum,
Espiègle factotum, mais jamais rabaissant.

Elle ne plaisait, las, qu’à une infime audience.
Son exubérance laissait la foule coite
Et les mises en boîte, allez savoir pourquoi,
Bien que de bon aloi, provoquaient des grimaces.

Reste le souvenir d’un excellent conteur
Qui, lassé des rancœurs, donna sa démission.
Licorne était son nom, regrettable est sa perte
L’agora est déserte. On s’ennuie à mourir.


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2) Le retour

Nous avons de longs jours déploré son absence,
Enduré le silence et boudé l’agora.
L’humour n’y était pas ou bien si peu féru
Qu’il semblait incongru. Le train-train prit son cours :

Bluette joli-cœur ou sonnet sporadique,
Laïus emphatique ou murmures plaintifs,
Passe-temps créatifs, méli-mélo cocasse
Entre le Mont Parnasse et le style amateur.

Or depuis son ressui la Licorne blessée
Suivait, intéressée, les acteurs du manège
Tournant - quel privilège !- en site convivial.
Lors le bel animal reprit de l’appétit.

Répondant d’un nom doux, prudent et moins prolixe
Comme en son temps Phénix, ressurgi de ses cendres,
C’en est fini d’attendre, il a rejoint sa place
Au fin fond de la classe ¡ Arriba Licornou !





Ecrit par Oxalys
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