Sous le sombre couvert ...

Sous le sombre couvert
De la lune profonde,
Là où le temps se perd,
La limite du monde
Attend quiconque suit
La source qui épouse
Le souffle de la nuit
Sur la lande jalouse.

Ô licorne entrevue
Au bord du soir tombant,
D'aussi loin que la nue
Peut enfanter le vent,
Ton pas souple s'élance
- Porteur de serments fous ! -
De l'aile du silence
A l'orage en courroux.

Es-tu cerf ou cheval
Quand, passant la rivière,
Ton galop virginal
A la brume première
Illumine les eaux
Qui frémissaient à peine
Et franchit les créneaux
Qui fermaient la fontaine ?

Est-ce toi qui t'attardes
Au creux de la forêt ?
Est-ce bien toi qui gardes
En quelque antre secret
La coupe sainte et pure
Où, buvant l'infini,
L'éternité murmure
Son chant inassouvi ?...






Ecrit par Ombrefeuille
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