Repos du guerrier

Saurai-je un jour louer ton immense bonté,
Ô ma femme, ô beauté ? Toi qui le soir prodigues
A mon être fourbu l’or divin du Léthé
Sans un doute jamais, ni jamais de fatigues ?

Incomparable flamme ! Ineffable douceur !
Le monde pourrait bien m’accabler de ses flèches,
Et me rendre à tes soins hébété de douleur,
Tu me rendrais matin les ardeurs les plus fraîches !

Est-il plus douce extase, est-il ciel plus divin,
Qu’en ces temps où je plane aux confins des caresses
Dont tu tiens le secret, ô déesse du vin,
Ô ma Reine, ô ma source éternelle d’ivresses ?

Est-il même meilleur, plus puissant aiguillon
De l’amour, de l’honneur, du désir, du courage,
Aux yeux d’un homme fier, que ce brillant sillon
Qui se creuse en son âme après un tel hommage ?

Pour ma part, tout exemple, aussi fameux soit-il,
Tout proverbe, tout cri, tout poème, tout rêve,
Semble toujours tenir quelque peu du babil
Aux côtés de ce feu qu’en moi ton cœur élève !





Ecrit par Hazarian
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