Loup-garou - Compagnie -



C’est la chanson de l’hiver,
L’heur des autans redoutables,
Dans la terre, au chaud, le ver,
Du profond des sous-sols stables,

Ne sort plus un seul anneau
A l’air qui congèle l’eau…
- Quelque morte, encore
entière,
Frissonne, au noir cimetière,

Cloîtrée au granit glacé,
Condamnée au souvenir
- J’entends, loin l’âne hennir
Comme un cheval harassé -

De frimas, le temps retrousse
Tous les cheveux de la plaine ;
Tout se terre dans la brousse
Toute sortie est malsaine !

Puis, des grand azurs transis,
La nuit tombe, comme un arbre
Et commence la palabre
Des goules au cœurs rancis ;

Des yeux rouges, sous la rage,
Rêvent d’échoir au carnage,
Un peu de chair leur surnage
Sur l‘os blanc d’un corps sans âge…

Le calvaire du chemin
Dégoutte, sang, d’une main
Posée à ce Jésus nain... !
- Rien de banal ni bénin.

L’affreux lycanthrope vante
Qu’on éventre le chaland,
Sans surseoir, les jours de vent,
Au théâtre de la lande…





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Ecrit par Salus
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