Prémices du printemps



Lumière, contraste, fraîcheur,
Loin du solstice intercesseur
Cet interstice irise au cœur

Le bleu pur d'un grand ciel matinal
Renaissant. Soleil, ton cri primal,
O ! d'enfant phénix phénoménal !

La prairie où, brumeuse et verglacée,
- Corset de gel dont la terre est lacée -
La matinée, au jour nouveau lancée,

Perce le franc froid instauré par la nuit
Sur ce flanc du monde où l'étoile s'enfuit
Aux rondes de Möbius, ruban tors du huit

Universellement impulsé par les astres
Dont les limbes vifs d'orientales piastres
Eclairent l'infini noir de vides désastres.

Toute écliptique orbite, et notre axe décalé
- L'hyperbolique lien de la comète, halé ! -
De vingt et trois degrés, impossible près toilé,

Miraculeusement nous offre la merveille
D'une cosmicité d'où l'alternance fraye,
Avec l'adaptation, Nature, de l'abeille,

Dont le dard, dans l'azur, insuffle au temps neuf
La joie : être en vie ; ou la peine : être veuf.
- Muse célébrant l'équilibre de l’œuf,

Minuscule elfe, aux treilles butinant,
Magique aide, à l'aède impénitent,
Fluide sylphide au vol si pertinent !

...Le beau blond feu, qu'un peu d'eau diffracte,
Frôle l'arc en ciel où cataracte
La couleur liée à l'air ! le pacte

Ancien, du Spectre et du Divers
Qui donnera tous les tons verts
Malgré le gel et les revers...

Fraîcheur, d'un contraste artiste,
Intercesseur interstice
Qu'irise un lointain solstice !




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Ecrit par Salus
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