Si vous passez par ici


Si vous passez un beau jour par ici,
Toquez mais doux au heurtoir de ce cœur
Qui frémit dans la mortelle pâleur
De ses songes aux contours obscurcis.

Si vous osez, pénétrez sans un bruit
Pour n’y réveiller un quelconque espoir :
Il s’est endormi dans l’abyssal noir
Des vaisseaux coulés au fond de leur nuit.

Vous jugerez comme rien n’a changé :
Tout est resté strictement à sa place,
Son plâtre seulement par endroits casse
N’ayant plus l’amour qui l’enforcissait.

Sans promesses, dans les bras de l’aurore,
D’un corps sans poids et l’âme dans un voile,
Venez, comme de l’obscur vient l’étoile
Puisque Madame je vous aime encore.





Ecrit par Fregat
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