Île

Île ! Île ! Je te vois !
Oui je te vois ! Les yeux fermés…
Oui, tout se dessine, tu pousses, grandis comme moi.
Comme moi, tu as une mère, ta mer, pour l’éternité.
Elle t’aime, te protège, te borde de draps de soie.

Île ! Île ! Je t’entends !
Oui, je t’entends ! Les yeux fermés…
Douce mélodie tu glisses, me caresses en mon flanc
Bercé, j’écoute… le chant des vagues s’initier.
Tirant au loin son souffle, vers l’horizon d’antan.

Île ! Île ! Je te sens !
Oui je te sens ! Les yeux fermés…
Ton odeur réveille ton généreux mélange iodé en encens
J’hume nez réchauffé, poumons rechargés
Nectar épicé, senteurs parfumées, au grès du vent.

Île ! Île ! Je te touche !
Oui je te touche ! Les yeux fermés…
A tes pieds, sur sable chaud, serpentent mes traces farouches
Sous tes feuilles, mon ombre disparaît
Du haut de ton volcan, je reprends source, me couche.

Mais Île !… Je ne peux te goûter !
Non je ne peux ! Même les yeux fermés…
Ton nappage ensoleillé me fera toujours rêver
Ta recette exotique égayera toujours mon appétit. Mais Île !…
Pour moi… Tu auras toujours, un arrière goût de Crusoé.


D.CHANUT
Naufragé de la vie




Ecrit par Chanut
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